Dès 2013,
Vincent Peillon, alors ministre de l’Education Nationale, nous vendait sa
réforme ainsi : "Pour la première fois, la France va
offrir à tous ses enfants des activités périéducatives gratuites", comme le poney, la musique…
Pourtant
rien n’est moins faux !
En cette
rentrée 2015, après un an de généralisation de la réforme des rythmes
scolaires, tout un chacun peut constater que ce n’est pas le cas : la
réforme coûte cher, les activités périscolaires ne sont pas gratuites !
Ce sont tous les français qui en
payent la facture, et le gouvernement qui se décharge sur les communes.
Des activités payantes dans la moitié
des cas, une augmentation d’impôt ou des dégradations dans l’autre
Comme nous
l’indique le rapport publié par le ministère de
l’Education Nationale,
alors qu’en 2014 déjà 20% des communes proposaient des activités payantes, en
cette rentrée 2015 elles sont près de 50% à le faire : les activités périscolaires sont payantes
dans la moitié des cas !
Certains
parents se voient obligés d’arrêter de travailler pour récupérer leurs enfants au lieu
de les laisser en TAP (Temps d’Activités Périscolaires).
Mais ça ne s’arrête pas là : car il ne faudrait pas
oublier qu’entre cette réforme et les baisses de dotations, les communes sont prises en étau.
Aussi par le
principe des vases communicants, pour pouvoir fournir des activités, qui
parfois se limitent à de la garderie, elles tentent de trouver des solutions
rarement satisfaisantes :
·
faire
appel à des sociétés privées,
des sponsors, dont l’intervention
au sein des établissements publics pose bien des questions éthiques sur la neutralité de l’école républicaine,
·
réduire d’autres prestations (comme en témoignent les disparitions
de nombreux concerts et feux d’artifices cet été), notamment les subventions aux associations.
Ainsi comble de la réforme, alors
qu’elle devait favoriser l’éveil à la culture et au sport auprès des jeunes,
cette dernière finit par appauvrir leur environnement
culturel et sportif !
Une réforme qui coute cher à tous
Cela ne
vous suffit pas ?
Les maires
ne sont pas les seuls à devoir jongler avec les budgets : la réforme des
rythmes scolaires coûte près de 80 millions d’euros de surcoût aux
Conseils Généraux !
80 millions que doivent assumer les contribuables départementaux.
Autant d’argent qui ne sera pas
utilisé pour les autres missions du département : entretien des collèges,
aide aux personnes âgées, aide sociale à l’enfance...
Sur le plan national, le gouvernement contribue à la mise
en place de cette réforme à hauteur de 50 à 90€ par enfant selon que la commune
soit classée en zone sensible ou pas.
Soit avec
6,796 millions d’élèves du premier degré c’est entre 340 et 611 millions d’euros que doivent assumer les
contribuables français pour cette réforme (400 millions selon la ministre de
l’Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem), au détriment de nouveaux postes d’enseignants, au
détriment du maintien de classes ou même d’écoles
ouvertes, au détriment du développement de meilleures pédagogies…
Mais ce n’est pas fini !
La Caisse d’Allocation Familiale (CAF)
participe aussi au financement de ces activités et de cette réforme !
Si les
communes remplissent les conditions (PEDT, taux d’encadrement par du personnel
qualifié, etc…) elles peuvent prétendre à une aide de la CAF à hauteur de 53€
par enfant.
Un surcoût
estimé à près de 250 millions d’euros par le Ministère
chargé de la famille,
qui inquiète même le président de la CAF depuis le début !
D’autant que
le gouvernement lui demande dans le même temps de trouver 2,2 milliards
d’économies !
C’est ainsi
que la réforme des rythmes scolaires
contribue à la dégradation et à la disparition de nos allocations et
prestations sociales ! (Les allocations familiales ont été
réformées durant l'été 2015 !)
Cette réforme coûte cher, très cher,
de 1 à 2 milliards selon les estimations.
Les « activités gratuites » ne sont qu’un leurre.
Cette
réforme coûte des milliards pour des résultats nuls sur les apprentissages (74% des enseignants estiment même
qu’elle aurait un impact négatif !) et pour augmenter les inégalités (en laissant aux communes
la responsabilité de s’occuper des activités périscolaires, les quartiers (villes) défavorisé(e)s
le sont toujours
autant sinon plus…)
Le vrai responsable : le
gouvernement
Il serait
facile de critiquer un maire qui ferait payer les activités périscolaires, mais
le véritable responsable reste le gouvernement.
L’Etat a mis
le feu aux poudres et se désengage, laissant aux communes la tâche d’éteindre
l’incendie ! Certaines ont les moyens de le faire, d’autres non.
Aussi, les maires peuvent être responsables
de bien des choses,
mais certainement pas pour la réforme des rythmes scolaires et ses
conséquences (augmentation d’impôts, mauvaise qualité des services…) !
Le gouvernement doit prendre ses responsabilités au lieu d’accabler les
maires et leur soi-disant « mauvaise volonté ».
Si des
plaintes doivent s’élever, c’est auprès du gouvernement qu’il faut le faire, et
non pas pour demander plus de subventions, mais pour un retrait de cette réforme coûteuse et inefficace voire délétère !
Rappelons au Premier Ministre Mr VALLS qu’un retour en arrière est
possible tel qu’il l’a déclaré en conférence de
presse à Matignon le vendredi 29 aout 2014 : « Ce qui marche doit être maintenu, ce qui ne marche
pas doit être réétudié ou abandonné ».
Il est grand temps de réétudier le fonctionnement de l’Education
Nationale et d’abandonner cette réforme.
Pour plus d’informations :
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